Véritable cœur battant du monde de l’automobile ancienne, il a montré que les collectionneurs étaient plus que jamais désireux de se livrer à leur passion.
Avec 82 000 visiteurs en trois jours, soit 18 % de plus que l’édition 2019, tenue avant la crise sanitaire, le Salon Époqu’Auto organisé dans sept halls d’Eurexpo Lyon a rassuré : malgré deux années difficiles, le monde de la collection est bien vivant et ne demande qu’à reprendre le rythme habituel des rencontres de club, rallyes et autres événements permettant de profiter pleinement de son véhicule ancien.
Il faut dire que le programme prévu par les organisateurs, le club des 3A, était alléchant. La marque la plus à l’honneur était sans aucun doute Simca, qui faisait l’objet de plusieurs alignements de modèles dans le Salon grâce au Club Simca de France, qui préparait cet événement depuis deux ans. C’est une véritable rétrospective de la marque à laquelle ont eu droit les visiteurs, qui ont pu retracer toute son histoire depuis ses premiers pas en tant que filiale française de Fiat, jusqu’à son dernier souffle dans les mains de Peugeot, sous le nom de Talbot, au début des années 80. Au total, plus de 80 exemplaires rassemblés à travers les allées : Aronde bien sûr mais aussi 1000, coupé Bertone, 1307, Simca Sport, ainsi que les dérivés sportifs CG. En somme, un véritable musée éphémère.
Bentley, des origines à 2003
L’autre marque célébrée à Lyon était Bentley, qui fêtait son premier siècle d’existence. Pour l’occasion, de nombreux exemplaires avaient été rassemblés, ce qui n’est pas un mince exploit pour un blason aussi prestigieux. On pouvait donc y admirer l’un de ses premiers modèles, la 3 Litres Supersports, qui fut victorieuse aux 24 Heures du Mans en 1927. Bien entendu, la 4,5 L la plus célèbre Bentley d’avant-guerre était représentée, tout comme la 6,5 Litres, grâce à la fameuse « Blue Train Special » de Woolf Barnato carrossée par Gurney Nutting, longtemps confondue avec l’exemplaire qui avait remporté une course contre le Train Bleu reliant Cannes à Calais. Toute la période Rolls-Royce était naturellement traitée, depuis les modèles Derby de 1935 jusqu’au Turbo R de la fin des années 80. L’histoire récente du constructeur britannique était représentée, excusez du peu, par un exemplaire de la Speed 8 victorieuse aux 24 Heures du Mans 2003.
Parmi les expositions proposées lors de cette édition, la plus étonnante était celle consacrée aux cyclecars, ces étonnants véhicules, mi-voitures, mi-moto qui ont fait florès dans les années 20 et 30 à la faveur d’une niche fiscale. L’Amicale Tricyclecariste de France était parvenue à en réunir 40, une véritable prouesse pour des modèles aussi rares. Parmi eux, on en relevait les deux Darmont Sport sauvés lors de la destruction de l’usine de son constructeur juste après la guerre ou encore le dernier exemplaire survivant des Villard de livraison utilisés par les épiceries Felix Potin, restauré avec abnégation par ses propriétaires belges. L’ensemble faisait l’objet de savoureuses mises en scène : Un garage d’époque et un hangar en tôle ondulée ont été recréés tandis que des modèles non restaurés ont été présentés dans une atmosphère « sortie de grange ».
Les 60 ans de la Renault 4 étaient célébrés grâce à une grande exposition de modèles issus de la collection Renault Classic, tandis que les Youngtimers étaient représentés par une sélection de breaks de luxe des années 90 et 2000. Évoquons enfin ces innombrables modèles rares exposés sur les stands de clubs, jamais aussi nombreux qu’à Époqu’Auto. Certains avaient poussé très loin l’effort de mise en scène, comme le club Peugeot 504 qui proposait humoristiquement de reprendre un véhicule électrique pour tout achat de la digne berline…
Les camions et les motos aussi à Époqu’Auto
Époqu’Auto réunissait bien sûr tous les plaisirs oubliés des Salons : le lieu de retrouvailles pour les membres des nombreux clubs présents, le retour des clients pour les très nombreux marchands de miniatures, pièces et d’anciennes réunis sur place. C’était également le théâtre d’une belle vente aux enchères organisée par la maison Osenat. Un véritable succès puisqu’elle est parvenu à vendre 80 % des lots. La star en était sans aucun doute l’Aston Martin DB4 de 1961 d’origine française, appartenant au même propriétaire depuis 1977, qui a obtenu une enchère record de 372 000 €. De nombreuses autos ont dépassé leur estimation, témoignant de la bonne santé du marché.
En plus d’une belle exposition d’ambulances d’époque sur son stand, la Fédération Française des Véhicules d’Époque organisait pour sa part sur les parkings réservés aux collectionneurs une opération destinée à les sensibiliser au bon réglage de leur véhicule à travers l’analyse de leurs gaz d’échappement.
Une manière de les faire participer, au-delà du contrôle technique, à l’effort collectif de lutte contre la pollution et pour le climat.
Les amateurs de moto et de camions n’étaient pas ignorés. Les premiers pouvaient admirer un impressionnant plateau de plusieurs dizaines d’exemplaires d’avant-guerre dont de nombreuses Harley Davidson.
Du côté des camions, la fondation Berliet toute proche avait comme à son habitude dépêché de nombreux exemplaires de sa collection. Simca était également indirectement honoré à travers la présence de camions de la marque Unic, qui lui a appartenu durant les années 50 et 60.
Des visiteurs nombreux et heureux, des plateaux de qualité, des exposants comblés : Époqu’Auto 2021 fût un succès sans mélange.
Un grand bravo à ses organisateurs qui ont déjà annoncé les dates de la prochaine édition, qui aura lieu du 4 au 6 novembre 2022 !
Vous connaîtrez le prix et conditions pour une assurance collection qui correspond à vos besoins et pourrez rouler assuré dans l'heure ou à la date de votre choix.
C'est simple et sans engagement !
Écrit par Rétro+ — Publié le