A l’occasion des 60 ans de la Renault la plus vendue de l’histoire, nous avons pu admirer les exemplaires préservés par le constructeur dans son usine de Flins et même prendre le volant de certains d’entre eux. Avec huit millions d’exemplaires produits, la Renault 4 n’est pas une voiture rare, même si bien entendu, la grande majorité d’entre eux, produits de 1961 à 1992 ont disparu. Elle continue cependant bien d’offrir des moments rares à ses propriétaires, ne serait-ce que pas le formidable capital sympathie que cette populaire possède. Dès ses débuts, la Renault 4 a visé juste et séduit de très nombreux Français avant de conquérir le monde entier, jusqu’en Amérique du Sud et en Yougoslavie où elle a été produite.
Le secret de sa réussite réside dans son prix calculé au plus juste alors que la croissance économique permettait à un nombre de plus en plus important de familles d’accéder à l’automobile et dans la capacité de Renault à la produire en grand nombre. Mais c’est aussi et surtout sa propension naturelle à répondre à tous les usages : celle du trajet quotidien vers le travail mais aussi la mission ravitaillement dans les supermarchés de plus en plus nombreux durant les années 60 et 70.
A l’heure où les autoroutes étaient encore rares, elle se prêtait tout aussi bien au départ en vacances en famille vers la mer et bien plus loin encore. Combien de jeunes couples ont ainsi découvert l’Europe en « 4L » ? Il faut dire que Renault a largement encouragé la vocation aventurière en engageant son nouveau modèle dans des expéditions lointaines.
Une collection éclectique
Le département historique du Losange, Renault Classic, préserve d’ailleurs dans leur état d’origine plusieurs exemplaires de ces épopées. Citons celui ayant participé à l’expédition « Les 4 Elles » organisée avec le célèbre magazine féminin en 1965 impliquant deux équipages de deux jeunes femmes roulant de la Terre de Feu à l’Alaska. Une aventure que l’on peut d’ailleurs revivre grâce à une émission de France Culture de 2019.
Après avoir été la voiture principale des familles, elle est devenue une deuxième voiture idéale puis celle des jeunes. Une renaissance appuyée par des séries spéciales fameuses, initiées avec la Safari de 1976, suivie par la Jogging de 1981, la Sixties à double toit ouvrant de 1985 et la « Carte Jeune » de 1991. La Renault 4 a même terminé sa carrière en 1992 avec une série limitée, la Bye Bye, éditée à 1000 exemplaires, dont le premier a été conservé par Renault.
Dans son usine de Flins où il préserve de très nombreux modèles historiques, le constructeur possède de nombreux témoignages de la carrière professionnelle et administrative de la 4L.
Sa collection comporte ainsi un exemplaire neuf d’origine d’une fourgonnette de la Poste, des berlines de la Gendarmerie et des Sapeurs Pompiers.
Nous y avons découvert que la R4 a été aussi une voiture de course qui a participé au Paris Dakar avec les Frères Marreau en 1979 et 1980. Elle a même tenté un record de vitesse sur le Lac Salé en 2011 pour célébrer son cinquantenaire !
En dehors de ces exploits, la 4L a évolué durant ses 31 ans de carrière, mais en douceur : son moteur « Ventoux » a certes gagné quelques chevaux durant ses premières années de carrière mais il est resté fidèle au poste jusqu’en 1986. Il faut en effet attendre 1978 en France pour voir apparaître une Renault 4 plus musclée, dotée du fameux « Cléon » de 34 ch. Bien sûr, les petits changements ont été nombreux : citons l’apparition de la calandre en plastique en 1974, d’une planche de bord plus moderne en 1982 et de multiples modifications d’équipement et de décoration. Toutefois, si on place un modèle du lancement à côté d’un des derniers, la forme reste rigoureusement inchangée. Le premier coup de crayon était le bon.
Une populaire encore très actuelle
Soixante ans après son lancement, comment se comporte une Renault 4 dans la circulation moderne ?
Nous avons tenté l’expérience au volant d’une Fourgonnette de 1970 encore équipée du moteur Ventoux et d’une GTL de 1978 toutes deux issues des collections du constructeur. Bien sûr, le levier de vitesse « trombone à coulisse » demande un petit temps d’adaptation à ceux qui n’ont jamais passé les vitesses « au volant » mais la 4L étonne encore par sa facilité de conduite et son bon caractère. Malgré ses 27 petits chevaux, le brave Ventoux n’a aucun mal à l’emmener à des allures modernes en ville et sur route.
C’est encore plus vrai avec la GTL qui peut tenter l’aventure sur voie rapide sans drame grâce à son Cléon. Ce n’est qu’au moment du freinage que les 60 ans d’évolution automobile se rappellent au souvenir du conducteur. Bien sûr le niveau sonore n’est pas celui d’une auto moderne, mais la 4L a encore quelques leçons à donner en matière de confort. Le grand débattement de ses suspensions permet d’affronter tous les terrains et surtout d’absorber toutes les bosses. Toujours sûre, jamais piégeuse, la R4 est l’une des voitures de collection les plus faciles à conduire. Un excellent premier choix pour ceux qui souhaitent se lancer dans l’aventure, d’autant que la Renault profite d’une simplicité de conception remarquable et d’une excellente disponibilité de ses pièces. La « 4L » a encore beaucoup d’avenir !
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Écrit par Rétro+ — Publié le