Événement de classe mondiale (4 et 5 mai 2022)
Certes, le Vintage Revival Montlhéry ne possède pas auprès des collectionneurs la réputation internationale du Goodwood Revival, organisé tous les ans en Grande Bretagne. Pour les amateurs d’automobiles d’avant-guerre, il fait cependant figure de référence mondiale. Il suffisait pour s’en convaincre de compter les immatriculations étrangères des centaines d’automobiles et de motos qui y étaient rassemblées les 4 et 5 mai dernier. Elles venaient d’Allemagne, des Pays-Bas, de Belgique et bien entendu d’Outre-Manche, où résident sans doute le plus grand nombre de passionnés de ce type de véhicules.
Tous piaffaient de rouler sur cet anneau de vitesse mythique, qui a justement été construit à la même époque que leurs montures, en 1924.
Les collectionneurs étaient d’autant plus impatients de se rassembler cette année que cette édition, reportée pour cause de COVID aurait dû se tenir en 2021. C’est pourquoi les organisateurs avaient maintenu les célébrations prévues, dont le centenaire d’Amilcar, un constructeur prestigieux de petites voitures de sport légères, qui a connu de grands succès en compétition entre 1921 et 1939. Une très grande part du petit nombre d’exemplaires survivants dans le monde étaient présents à Montlhéry : on en comptait des dizaines, comme s’il s’agissait d’une marque à grande diffusion.
Le Vintage Revival accordait d’ailleurs une large place aux cyclecars, ces petits véhicules de sport très légers construits entre les années 20 et 30. De la myriade de petits constructeurs qui en ont produit à l’époque, un a subsisté : il s’agit de Morgan, qui était représenté par de nombreux exemplaires sur l’autodrome.
Des Bugatti comme s’il en pleuvait
Les marques disparues n’étaient pas les seules représentées. On pouvait admirer au détour des allées toutes les versions de Bugatti « Grand Prix » dont bien entendu la 35, une des voitures au palmarès les plus importants de l’entre-deux-guerre.
Son dessin très pur reste un archétype de l’histoire de l’automobile.
Plus rare encore, une Bugatti Type 59, dernière véritable voiture de Grand-Prix de la marque, a roulé sur l’autodrome. Produite à seulement 8 exemplaires, elle a remporté de nombreuses victoires, notamment grâce au pilote Jean-Pierre Wimille.
On comptait parmi les participantes plusieurs Alfa Romeo à 6 et 8 cylindres des années 30. Certaines de ces autos de course ont permis à un certain Enzo Ferrari de faire ses preuves, puisque son écurie les faisait courir pour la marque. Rappelons en effet que la Scuderia Ferrari, qui court toujours aujourd’hui en Formule 1, est née bien avant la marque au cheval cabré, en 1929. Au fil des allées, on poursuivait cette remontée dans le temps, en se laissant guider par le son des moteurs. Certains, pourtant étudiés dans les années 20, produisaient des sonorités très modernes, comme ce six cylindres 1,5 litre à double arbres à cames d’Amilcar C6, une architecture très contemporaine conçue en 1926.
Une Fiat qui crache le feu
D’autres modèles présents représentaient au contraire toute la démesure des premiers temps de l’automobile. La spectaculaire Fiat S76 de 1911, conçue pour battre des records de vitesse, impressionnait les foules avec son moteur quatre cylindres de 28,3 litres de cylindrée, presque aussi haut qu’un adulte. Ses pétarades et ses échappements crachant le feu ont laissé aux spectateurs quelques souvenirs gravés à jamais.
L’ambiance était d’autant plus festive que beaucoup de participants avaient joué le jeu du costume d’époque : vareuses en cuir, lunettes de course et pour certains, grandes barbes et moustaches savamment taillées à la mode du début du XXème siècle. D’autres avaient poussé le goût de la reconstitution jusqu’à créer un garage d’époque avec outils et publicités colorées d’époque.
N’oublions pas non plus la présence de nombreuses motos parfois très anciennes comme cette BMW R32 de 1923, parmi les premières construites par la marque.
Bien entendu, les marques disparues étaient les plus nombreuses parmi lesquelles les mythiques Koehler-Escoffier ou Brough-Superior, la marque de la moto sur laquelle s’est tué Lawrence d’Arabie en 1935.
Bref, cet inoubliable rendez-vous a durablement marqué les esprit et suscité l’envie de revenir pour la prochaine édition, qui aura lieu à l’occasion du centenaire de l’autodrome en 2024.
Rouler en avant-guerre aujourd’hui
Bien entendu, il existe un monde de différence entre un ancêtre de 1900 roulant péniblement à 35 km/h et nécessitant des soins constants et une Citroën Traction de 1939, qui s’insère dans la circulation courante sans grande difficulté. Leurs propriétaires le savent cependant : il est préférable de bien anticiper ses trajets pour éviter embouteillages et voies rapides, peu adaptées à leurs mécaniques.
Sur le plan légal, les voitures d’avant-guerre ne sont considérées comme des véhicules de collection que si elles possèdent un titre de circulation dédié. Ce n’est qu’à ce titre qu’elles peuvent échapper à l’obligation du contrôle technique, comme toutes les voitures d’avant 1960. Comme pour les modèles plus récents, elles peuvent en revanche bénéficier d’une assurance collection même si elles sont encore en carte grise normale. Il est recommandé de les faire expertiser pour bien ajuster son contrat : de par leur rareté, il est beaucoup plus difficile d’établir leur valeur après un incident que pour des modèles produits en masse après-guerre.
Certains véhicules présents au Vintage Revival Montlhéry étaient tout simplement uniques comme ce Castarède de 1938.
Les étonnantes Hélica, voitures à hélice des années 20, ont réalisé une démonstration sur la ligne droite des stands.
Très pure Peugeot 402 Darl’mat, dont certains exemplaires ont couru aux 24 Heures du Mans 1937.
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Écrit par Rétro+ — Publié le