Un nouveau contrôle technique ''Européen'' est entré en vigueur le 20 mai 2018. Le point sur ses nouveautés et ce qu’il implique spécifiquement pour les propriétaires de voitures anciennes.
En avril 2014 a été adoptée la directive 2014/45/UE modifiant au niveau européen la législation du contrôle technique. Son application en France a été fixée au 20 mai 2018 en vertu d’un arrêté publié au Journal Officiel le 2 mars 2018. Il change les habitudes des automobilistes propriétaires de véhicules âgés de plus de quatre ans. Pour le cas spécifique des voitures anciennes, le contrôle suscite des inquiétudes d’autant plus grandes qu’il a été avant tout conçu pour des véhicules modernes, dans une perspective d’améliorer la sécurité et de diminuer l’impact environnemental du parc roulant.
Le type de carte grise déterminant
Pour le collectionneur, c’est d’abord le type de carte grise sous lequel est immatriculée son automobile qui détermine les conséquences de ce changement de contrôle technique. En effet, dans le cas des véhicules en carte grise collection, la nouvelle procédure n’implique que très peu de changements. Il existe en effet un contrôle technique spécifique pour ces véhicules dont le nombre de points d’examen et surtout de motifs de contre-visites est très inférieur. Une réalité qu’il convient d’ailleurs de rappeler aux contrôleurs, qui l’ignorent souvent. Mieux encore, les modèles d’avant 1960 sont tout simplement exemptés de visite technique. Et rappelons-le, la périodicité de cet examen est fixée à cinq ans contre deux pour les véhicules en carte grise normale. Ce sont donc avant tout ces derniers qui sont concernés par le changement de législation.
Un nombre plus important de points de contrôle
En premier lieu, il convient de rappeler qu’il n’est pas demandé à un véhicule ancien de répondre aux mêmes normes qu’un véhicule moderne. Les exigences en matière de pollution et de freinage restent ainsi adaptées à l’âge du véhicule. C’est le cas par exemple des limites en matière d’émissions de monoxyde de carbone, fixées à 4,5 % pour les modèles essence immatriculés entre 1972 et 1986, 3,5 % pour ceux d'octobre 1986 à 1993 et 0,5 % au ralenti et 0,3 % à 2.500 tours/minute pour les véhicules mis à la route entre 1994 et juillet 2002 (1996 pour les modèles dépourvus de catalyseur). Même constat pour la ceinture de sécurité : les modèles qui n’en étaient pas équipés à l’origine n’ont évidemment pas obligation d’en posséder.
Pour autant, les modèles anciens n’échappent pas à l’augmentation du nombre de points de contrôle : ils passent de 123 à 132. La plus grosse évolution concerne le nombre de défaillances pouvant être relevées qui passe de 443 à 606 ! C’est cependant la quantité de points faisant l’objet d’une contre visite qui risque d’avoir l’impact le plus important : désormais 467 d’entre eux rentrent dans la catégorie de « défaut majeur » (un bocal de lave-glace vide, un rétroviseur électrique inopérant suffisent à la provoquer).
Parmi ces nouvelles exigences, certaines sont susceptibles de poser des problèmes pour certaines anciennes. C’est le cas de l’étanchéité du moteur ou de la boîte : elle fait désormais l’objet d’une contre-visite si de l’huile tombe sur le sol pendant le contrôle. Quand on connaît la propension à fuir de certains modèles, mieux vaut prendre ses précautions ! Notons également des exigences renforcées en matière de corrosion : si elle est perforante, elle provoquera une contre visite même si c’est un point non structurel qui est atteint. Autant de points qui, rappelons-le, ne concernent pas les véhicules possédant une carte grise collection.
Une nouvelle notion : la défaillance critique
Avant le 20 mai 2018, un défaut majeur, quel qu’il soit, faisait l’objet d’une contre visite qui imposait au propriétaire de réaliser la réparation dans les deux mois et d’effectuer un nouveau contrôle dans ce délai pour pouvoir continuer à circuler. Désormais 126 d’entre eux pourront avoir des conséquences beaucoup plus drastiques : ils devront être réparés avant la fin du jour du contrôle pour que l’auto puisse continuer à circuler.
A titre d’exemple, une pression insuffisante dans le circuit de freinage, une fuite continue d’un fluide, une mauvaise fixation d’un maître-cylindre ou des pneus trop usés sont concernés par cette nouvelle disposition. Contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit, il n’est cependant en aucun cas question d’immobiliser le véhicule sur le lieu du contrôle. Là encore, il convient de rappeler que la grande majorité d’entre eux, même sur des points aussi vitaux que le freinage, ne concernent pas les modèles en carte grise collection : les défauts « critiques » sont alors requalifiés par le législateur en défauts « majeurs » réparables dans les deux mois.
Un coût en augmentation
Le tarif des contrôles techniques n’étant pas réglementé, il est difficile d’évaluer de manière exacte l’augmentation du tarif que la nouvelle législation entraîne. La plupart des centres de contrôle appliquent une progression des tarifs de 20 à 30 % ce qui place le coût moyen entre 70 et 90 € selon les cas. Le tarif de la contre visite souvent gratuite auparavant est désormais situé entre 20 et 25 €. En revanche, le coût de l’amende en cas de défaut de contrôle technique, lui n’augmente pas : elle reste fixée à 135 € et peut être assortie d’une confiscation de la carte grise avec obligation de passer une visite dans les sept jours.
On le voit, la réforme du contrôle technique n’a rien d’anodin pour les propriétaires de voitures anciennes immatriculées en carte grise normale. Plus que jamais, bien entretenir son véhicule et vérifier soigneusement ses fonctions avant de le présenter à l’examen technique apparaît essentiel pour éviter les coûts inutiles. Reste qu’il faudra attendre quelques mois avant d’évaluer l’impact exact de cette modification de la législation : il faut compter sur le discernement des contrôleurs techniques dans l’application du nouveau règlement !
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Écrit par Rétro+ — Publié le