Le lancement de la Traction remonte à 1934 : la plupart des voitures de cette époque restent cantonnées aux musées ou aux petites balades. Pas cette Citroën mythique qui continue à mobiliser un important milieu de passionnés, prêts à rouler jusqu’à l’autre bout du monde à son volant.
Qui réfléchit à une Citroën révolutionnaire pense d’abord à la DS, en raison de son apparence de soucoupe volante et la somme d’innovations qu’elle a mise en œuvre dès 1955. Celle qui l’a devancée, la Traction Avant, représentait pourtant en 1934 une rupture au moins aussi importante. Elle est en effet apparue à une époque où la plupart des voitures commercialisées étaient encore entraînées par des moteurs à soupapes latérales, reposaient sur un châssis séparé avec ressorts à lames, employaient une architecture de propulsion à roues arrière et, pour certaines, des freins à câbles. Voulue par André Citroën qui allait perdre le contrôle de sa marque quelques mois après, conçue en grande partie par l’ingénieur visionnaire André Lefebvre, la Traction renonçait d’un seul coup à toutes ces technologies éprouvées au profit des solutions les plus modernes de son époque. Traction avant bien sûr, mais aussi structure monocoque, caisse basse sans marchepieds, moteur culbuté et suspension indépendante sur les quatre roues. Un cocktail de technologies d’avant-garde jamais vu en grande série à son époque. 90 ans plus tard, c’est justement ce qui continue à la faire vivre en collection grâce à une tenue de route et une facilité de conduite qui lui permettent de s’insérer dans la circulation courante. En Europe, il s’agit sans doute de la voiture née avant-guerre qui réunit le plus grand nombre de passionnés. Il faut dire qu’elle a commencé à intéresser des collectionneurs éclairés dès les années 70. Aujourd’hui, elle mobilise le plus grand club français consacré à un modèle : la Traction Universelle, créé dès 1968 ! Il était justement à l’origine d’un événement majeur sur le circuit de Charade du 8 au 12 juin derniers, où 1 050 Traction étaient réunies. Des exemplaires venus de toute l’Europe : Allemagne, Grande Bretagne, Pays-Bas, Autriche, Belgique…
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Un événement exceptionnel
Profitant d’une semaine riche en jours fériés, les participants ont profité de quatre jours de rassemblement durant lesquels ils ont assisté à des conférences dédiées, se sont réunis dans des parades géantes sur le circuit de Charade et, durant le week-end clôturant leur réunion, proposé des baptêmes au public au profit d’une association caritative. Cet évènement était surtout l’occasion de rassembler les modèles des plus rares aux plus diffusés, en somme de découvrir ce monument de l’histoire automobile française dans toutes ses facettes. Même si la gamme de la Traction est restée jusqu’en 1957 relativement réduite, elle a connu de nombreuses évolutions, surtout durant sa première période d’existence, de 1934 à 1940. On pouvait ainsi admirer les toutes premières 7A à caisse étroite de la première année de production, durant laquelle cette Citroën offrait un luxe de présentation inimaginable pour ceux qui ont connu les 11 presque uniformément noires d’après-guerre. On redécouvrait au fil des allées qu’elle a été produite en Grande Bretagne à Slough, mais aussi à Forest en Belgique et même en Allemagne à Cologne avec à chaque fois d’étonnantes spécificités. Ainsi, les Traction britanniques profitaient d’un équipement 12V, d’une planche de bord en bois, de sièges en cuir et d’un toit ouvrant : du jamais vu sur les modèles français.
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Acheter une Traction aujourd’hui
Celui qui est séduit par l’image de la Traction, mainte fois vedette de cinéma, peut profiter d’un marché en collection encore riche en annonces et d’un milieu de professionnels très actifs. Les modèles les plus communs, mais aussi les plus faciles à conduire dans la circulation courante sont les 11 d’après-guerre. Un exemplaire en état correct se trouve entre 10 000 € et 14 000 € selon la version. Pour une 15, naturellement plus recherchée, il faut compter environ 30 000 €. Les modèles les plus coûteux sont naturellement les coupés et les cabriolets produits avant-guerre, qui doivent être achetés avec beaucoup de prudence, car les copies et transformations sont nombreuses. Bien entendu, cette Citroën reste un modèle ancien, qui nécessite un entretien en rapport : vidanges tous les 4 000 km et graissage partiel tous les 1 500 km : rien à voir avec les modèles plus récents. Heureusement, il existe un nombre impressionnant de manuels et guides régulièrement réédités : la plupart des propriétaires de Traction réalisent eux même ces opérations avec un minimum d’outils, tandis que les refabrications de pièces pour les versions les plus courantes sont très nombreuses. Attention cependant aux modèles les plus anciens d’avant 1938 pour les 11 et 1948 pour les 15, qui comptent des éléments spécifiques plus difficiles à trouver. Quoiqu’il en soit, il sera encore possible de célébrer les 90 ans de la Traction jusqu’à la fin de l’année grâce à de nombreux événements : des rassemblements sont déjà prévus en juin à Roost Warendin dans le Nord, à Limoges en Haute Vienne ou à Vibaudan dans le Var, en juillet à Salies-du-Salat en Haute Garonne tandis que La Traction Universelle a annoncé sa présence au Salon Auto Moto Rétro de Rouen les 14 et 15 septembre.
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Écrit par Rétro+ — Publié le